Kaine Balsera

éducation populaire et milieu carcéral

Alors qu’en France est observé un nombre de personnes mineures mises en cause dans des affaires de délinquance et un nombre de mineurs incarcérés en augmentation constante, la question de l’éducation, ou instruction, des mineurs délinquants faisant l’objet d’une incarcération, se pose de façon prégnante comme un enjeu d’insertion ou réinsertion.

Face aux mesures à caractère éducatif prononcées prioritairement à l’encontre des mineurs délinquants, l’incarcération est le recours ultime, utilisé en dernier ressort suite à l’échec de différentes propositions éducatives.

Toute personne détenue a le droit d’accéder à une formation en vue de sa réinsertion et l’obligation scolaire reste en vigueur pendant la détention avec un temps minimum de cours dispensés en prison. L’enseignement ou la formation doit constituer la part la plus importante de l’emploi du temps du mineur incarcéré et est affirmé comme l’axe prioritaire de la prise en charge du mineur détenu. Le mineur doit ainsi disposer d’un temps scolaire d’au moins 12 heures par semaine à la suite d’un entretien individuel et d’une offre de formation personnalisée proposée à son arrivée en fonction de son parcours.

Le détenu mineur doit poursuivre sa scolarité à l’intérieur de l’établissement pénitentiaire dans une classe prévue pour des groupes de 4 à 7 mineurs et dirigée par un enseignant de l’Éducation nationale. Il peut aussi suivre des cours à l’extérieur dans le cadre d’une mesure de placement à l’extérieur ou de semi-liberté accordée par le juge des enfants.

Mais la réalité est toute autre ; entre manque de moyens, manque de personnels et d’accompagnement de ces mineurs, l’incarcération ne semble non seulement pas propice au developpement de nouveaux savoirs et apprentissages mais présente également des carences quant à l’accompagnement de « l’après ». Les insuffisances de la préparation à la sortie du mineur détenu et à la conscientisation de sa place à venir dans la société, ont une incidence en aval sur l’insertion et la lutte contre la récidive.