milieu carcéral

     

Le milieu carcéral comprend tout ce qui est relatif à la prison tandis que l’on entend par milieu pénitentiaire ce qui est relatif à l’individu dans ce milieu, ce terme renvoie à sa peine. Les deux expressions sont souvent utilisées de façon indifférenciée, les préoccupations liées au milieu carcéral peuvent ainsi sembler se limiter à un prisme judiciaire. S’interroger sur des problématiques sociétales comme celles liées à l’éducation à partir du milieu carcéral pourrait alors paraître réducteur. Or observer la prison c’est observer la façon dont sont pris en compte les droits fondamentaux chacun·e, droits que la personne avec la plus lourde des peines se voit toujours assurés. S’intéresser au milieu carcéral c’est donc s’intéresser à la qualité du contrat social en France.

Il nous semble ainsi intéressant d’observer à partir des populations en marge de la société les enjeux de questions qui dépassent cette marginalité mais dont cette dernière est souvent révélatrice.

La prison est à la fois une structure physique localisée, dont les portes sont closes au grand public, mais aussi un lieu immatériel synonyme de punition, dans le système judiciaire où elle demeure le ressort ultime de la politique pénale comme dans l’opinion publique.

Depuis 1945 outre sa traditionnelle fonction punitive, la prison a pour mission d’« insérer » et ou de « réinsérer » dans la société ceux qu’elle enferme. Cet objectif est depuis 1994 biaisé par la notion de « dangerosité » de la personne qui cristallise à ce jour les ressorts de la fonction punitive de la prison.

Selon J. Delarue dans Les prisons et l’illusion sécuritaire, (2017) :

« Il ne s’agit plus tellement de punir pour amender, comme on le pensait au XIXe siècle, ou de profiter de l’incarcération pour insérer la personne, comme on l’affirme encore aujourd’hui, que d’ôter de la société toutes les personnes estimées dangereuses, tant qu’elles présentent un risque.

La personne du délinquant et son « amendement » passent à l’arrière-plan. La protection de la société contre le risque qu’il est susceptible de présenter prévaut. »

Selon le ministère de la Justice, la formation tient une place centrale dans le processus de réinsertion. Cette dernière qu’elle soit professionnelle ou générale s’adresse dans le milieu carcéral à un public souvent peu qualifié et dont le taux d’illettrisme est supérieur à la moyenne nationale.

A la croisée de ces données et lectures du système judiciaire se pose la question, de la place de l’éducation dans le processus de (ré)insertion du milieu carcéral, mais aussi plus largement de la fonction de l’éducation dans la « production » du citoyen.

Nous vous proposons de réfléchir à ces questions par le biais de quatres approches, complémentaires, si non exhaustives.

1. L’Education des mineurs en milieu carcéral : un enjeu d’insertion

2. L’enseignement en milieu pénitentiaire (EMP) : entretien avec Lionel NEGRE

3. Réinsertion des détenus par le travail – les « Beaux mets »

4. Milieu carcéral et parentalité

Pour aller plus loin:

  • Delarue, J. (2017). Les prisons et l’illusion sécuritaire. Études, , 31-42. https://doi.org/10.3917/etu.4238.0031
  • Chomel, J. (2014). Intervenir en dispositif de formation linguistique en milieu carcéral. VST – Vie sociale et traitements, 124, 62-68. https://doi.org/10.3917/vst.124.0062
  • Delarue, J. (2010). Prisons et relations carcérales. Études, 413, 609-630. https://doi.org/10.3917/etu.4136.0609

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