Toufik Tunsi

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La réinsertion des détenus est sans doute un sujet important qui préoccupe le gouvernement depuis de longues années. Les programmes visant à aider les prisonniers à retrouver une vie normale après leur libération sont de plus en plus nombreux, avec un accent particulier sur l’acquisition de compétences professionnelles. L’un de ces programmes, appelé « Beaux mets », est en train de susciter de l’intérêt dans le milieu carcéral français.

Les prisons en France ont longtemps été critiquées pour leur incapacité à préparer les détenus à la vie après leur libération. Les taux de récidive sont élevés, 59% des personnes sortant de détention sont de nouveaux condamnés dans les 5 ans suivant leur libération. Ce taux passe à 7% lorsqu’ils bénéficient d’un accompagnement spécifique. Ainsi, de nombreux prisonniers se retrouvent dans un cycle de réincarcération sans fin. Pour remédier à cette situation, des initiatives ont été mises en place pour aider les détenus à acquérir des compétences professionnelles qui leur permettront de trouver un emploi une fois libérés.

L’un des programmes les plus innovants en la matière est « Beaux mets ». Il s’agit d’un restaurant situé dans les Baumettes, une prison à Marseille, qui est géré par les détenus eux-mêmes. Les prisonniers sont formés en cuisine et en service, et travaillent dans le restaurant pour une durée déterminée, en prévision de leur libération.

Ce projet est le fruit de l’initiative commune entre l’association Festin, qui œuvre pour favoriser l’insertion sociale grâce à la cuisine, et la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires de Marseille, qui a ouvert la première Structure d’Accompagnement vers la Sortie de France, prévu par « Le Plan Prison » présenté en Conseil des ministres le 12 septembre 2018 par Nicole Belloubet. Le restaurant a ouvert ses portes en novembre dernier. Depuis, il est devenu l’un des programmes de réinsertion les plus populaires en France. Il offre aux détenus une formation professionnelle et une expérience de travail réelle, tout en leur donnant une chance de contribuer à la société d’une manière positive.

Les menus du restaurant sont créés par les détenus, qui ont la liberté de choisir les plats et de les préparer eux-mêmes. Les repas sont servis aux visiteurs de la prison, ainsi qu’aux membres du personnel de la prison. Les critiques culinaires ont salué la qualité des plats proposés, qui rivalisent avec ceux des restaurants traditionnels.

Ce programme a déjà connu un grand succès et a permis à de nombreux détenus, tous en courte ou fin de peine, d’être accompagnés et formés par des spécialistes de la restauration et de l’insertion professionnelle, passionné.es et engagé.es afin de retrouver confiance en eux et de se réintégrer dans la société. Certains anciens détenus sont même retournés travailler dans le restaurant après leur libération, pour aider les nouveaux arrivants à se former. Cela montre à quel point ce programme est efficace pour la réinsertion des prisonniers.

En résumé, le programme « Beaux mets » est un exemple de succès de programme de réinsertion qui offre aux détenus une formation professionnelle et une expérience de travail réelle. Cependant, il est important de souligner que les programmes de réinsertion doivent être éducatifs, pour leur permettre d’acquérir des compétences, des connaissances et des valeurs, visant à accroître la confiance et l’estime de soi des détenus, et utiles au processus de réinsertion. Ils doivent être centrés sur les besoins des personnes détenues, et conçus pour favoriser la réintégration et la participation à la vie sociale, économique et culturelle.

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